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DENYS ARCAND: RÉALISTE OU PESSIMISTE ?
(PROJET PERSONNEL)

Denys Arcand, âgé de 77 ans, est un grand réalisateur québécois ayant énormément de succès. Il est très reconnu au niveau international pour les films suivants: Le Déclin de l’empire américain, Jésus de Montréal, Les Invasions barbares et La Chute de l’empire américain. Il a gagné trois prix lors du Festival de Cannes, un Oscar (meilleur film en langue étrangère) et plusieurs autres fabuleux prix. Au sein de ces oeuvres cinématographiques, il représente très bien la société québécoise d’avant et d’aujourd’hui.

Denys Arcand: réaliste ou pessimiste ?: Galerie photos

Le Déclin de l’empire américain (1986)

C’est un film mettant en scène un groupe de professeurs de l’Université de Montréal. Quatre femmes et quatre hommes passent une fin de semaine dans le chalet du couple Louise et Rémy. Pendant que les femmes s’exercent dans un centre sportif universitaire, les hommes préparent le repas à la maison. Durant plusieurs heures, ils discutent de leur vie, surtout sur leurs moeurs sexuelles. Les hommes et les femmes ont des avis différents au point qu’on ne sait pas qui dit la vérité. Les discussions de ces personnages continuent au cours de leur repas jusqu’au matin, apportant beaucoup de réflexions et des révélations qui perturbent la vie de quelques uns.


C’est un film sur l'individualisme et il présente l’amour comme un jeu de pouvoir où ces hommes et ces femmes sont en quête de bonheur. Le Déclin de l’empire américain est un film spécial puisque avant, on n’avait jamais vu un professeur ouvertement homosexuel et accepté par ses pairs. Aussi, il a suscité beaucoup de réactions, étant donné que pour la première fois, au cinéma, on montrait des hommes à la cuisine et des femmes à la salle de sport. De plus, on les entend parler franchement et ouvertement de leur sexualité.

Le Déclin de l’empire américain (1986)
Denys Arcand: réaliste ou pessimiste ?: À propos de moi

Jésus de Montréal (1989)

Le curé d’un sanctuaire engage le comédien Daniel afin de monter une version moderne de La Passion du Christ. Ce curé rassemblera quelques comédiens et en fera une interprétation libre, grandiose et sensible. Lors d’une représentation, la lourde croix tombe sur Daniel et il est emmené à l'hôpital d’urgence. Avant sa mort, il récite un discours sur l’amour humain qui reste si insaisissable aux gens et qui finit par les tuer.


Dans ce film, Denys Arcand dénonce, dérange et provoque la gêne autant que le rire. On passe d’une comédie loufoque au drame. Il n’y a pas de message, mais une quête qui est de trouver la force autant que spirituelle (comment nourrir sa foi). Il a fait un film chrétien étant un cri de rage contre une société hypocrite et un hymne à l’amour du prochain. D’ailleurs, il démontre à quel point la religion catholique a eu, autrefois, une emprise sur le peuple québécois. Aussi, l’acteur Yves Jacques, qui a joué dans plusieurs films de ce grand réalisateur, dont Jésus de Montréal, dit que:« D’après moi Jésus de Montréal démontre comment cette religion a voulu cacher la véritable nature de Jésus pour mieux régner sur le monde.  Depuis ce film, bien d’autres découvertes ont été faites sur Jésus et il semble de plus en plus que le catholicisme ne soit pas une religion issue de Jésus, mais bien créée autour de lui, en l’utilisant et en faisant de sa légende un personnage finalement très éloigné de ce qu’il était vraiment, comme on pourrait le faire aujourd’hui avec un personnage comme John Lennon (c’était un membre des Beatles, qui était un groupe très réputé) qui prêchait la paix et l’amour tout en étant une vedette rock. ».

Jésus de Montréal (1989)
Denys Arcand: réaliste ou pessimiste ?: À propos de moi

Les Invasions barbares (2003)

À Montréal, en 2002, Rémy (dans la cinquantaine) est à l’hôpital, car un cancer a pris possession de son corps. Son ex-femme appelle leur fils Sébastien, courtier à Londres. Il hésite à venir, puisque son père et lui n’ont plus rien à se dire depuis longtemps, mais il finit par accepter afin de donner un coup de main à sa mère. Dès son arrivée, Sébastien remue ciel et terre pour trouver un moyen de guérir son père. Pendant ce temps, les proches de Rémy sont présents afin de lui offrir leur soutien ou de régler leurs comptes.  C’est un des rares films qui a su dépeindre des joies et des agitations d’une génération. Dans ce film, on voit le système de santé au Québec, des hôpitaux surchargés où personne ne veut entrer. Selon Arcand, la lâcheté et l'égoïsme sont des malheurs du monde moderne. Aussi, ce film montre l’amitié, la solidarité et l’entraide entre Rémy et ses amis. Des éléments qui sauront captiver tous les gens qui ont vécu la disparition d’un proche et que Arcand réussit à stabiliser par ses images et ses dialogues sans être démonstratif. C’est un film très humaniste. Ce film n’avait pas pour but d’être la suite du Déclin, mais c’est une expérimentation, pour Denys Arcand, de réaliser avec la douleur des derniers moments de vie et de la mort de ses parents, emportés par le cancer. Il a consacré beaucoup d’années à l’écriture de ce film. Il dit ne pas pouvoir « écrire un scénario suffisamment vivant ou drôle. […] Un film sur un homme mourant, ça n’intéresse personne. Quand j’ai pensé à utiliser les mêmes personnages [que ceux du Déclin], j’ai enfin pu écrire un film à la fois léger et plein d’ironie ». Les points de vue politiques du cinéaste sont bien présents dans ce film. Il critique le système de santé, les syndicats, l’Église catholique et d’autres établissements. Il utilise un hôpital, qui est un endroit parfait pour diffuser des valeurs sociales. Denys Arcand interprète l’abaissement de certains grands idéaux à propos de la société, de l’éducation, des relations personnelles et de l’histoire. Dès sa sortie, les Québécois partent un débat passionné sur l’origine de la critique qu’il fait de la société québécoise. Aussi, ce film signifie l’explosion de cette société par tout ce qui lui est étranger. D’où le terme d’invasion pour représenter notre société. Il nous montre le cycle de la vie, ses deux étapes essentielles, la vie et la mort, et leur évolution.

Les Invasions barbares (2003)
Denys Arcand: réaliste ou pessimiste ?: À propos de moi

La Chute de l’empire américain (2018)

Pierre-Paul Daoust, un livreur et un étudiant diplômé en psychologie, se retrouve, par hasard, sur un lieu de braquage. Les criminels sont morts et il prend le sac rempli d’argent. Il ne sait pas du tout quoi faire avec ses millions, alors il va voir Sylvain « The Brain » Bigras, ancien motard venant de se faire libérer de prison. Malheureusement, Pierre-Paul est dans la ligne de mire de la police, Pete LaBauve et Carla McDuff (policiers) suivent chacun de ses gestes pour trouver l’argent manquant. C’est un film d’action et de comédie, car c’est un suspense policier et il y a des moments d’actions, comme le braquage et la fusillade. Pour la comédie, dans la deuxième partie du film il y aura des personnages secondaires qui contribueront à rythmer l’histoire qui se transformera en fable fantaisiste.


La Chute de l’empire américain est du pur Arcand, un savant, pétillant et un beau mélange de réflexion sur l'intelligence, l'honnêteté, la compassion, la société dans laquelle on vit et la puissance de l’amour. On pourrait croire que le réalisateur est cynique, mais au contraire. Denys Arcand, passionné par la nature humaine, il fait preuve, dans ce film, d’optimisme qui a tout de l’idéalisme. En regardant ce film, on est immédiatement attaché à cette « gang » de criminels ayant des meilleurs intentions du monde. Le cinéaste adopte un ton dramatico-ironique pour décrire son propos, parce qu’on est à une période où l’argent est de plus en plus imposante. D’un côté, il y a les privilégiés qui en ont énormément, grâce aux paradis fiscaux et de l’autre côté, il y a des pauvres de plus en plus pauvres. Selon Denys Arcand, il ne sait pas comment les gouvernements pourraient freiner cette course aux paradis fiscaux dans un ordre mondial en pleine évolution technologique. «Il y a des idéalistes qui pensent qu’on peut y arriver, je leur dis bonne chance. Ça m’apparaît douteux, à moins de réussir à fermer Internet et à interdire les avions à réaction. Les bandits sont habiles » dit ce réalisateur. C’est un film qui ne juge pas l’argent, il ne juge pas ceux qui en profitent. Il mentionne juste qu’on peut accumuler de l’argent sale, mais qu’on peut le redistribuer correctement. Le capital n’a pas d’odeur ni de saveur. « C’est seulement les hommes et les femmes qui en font le pire ou le meilleur » dit le personnage qu’incarne Pierre Curzi, un acteur jouant dans ce film.

La Chute de l’empire américain (2018)
Denys Arcand: réaliste ou pessimiste ?: À propos de moi

L’évolution de la société québécoise

Dans ces quatre films, il y a une critique de la société québécoise. Denys Arcand montre que rien n’est parfait et c’est rassurant d’avoir quelqu’un qui réalise des films basés sur la réalité. Par exemple, on remarque que dans ces films, on pose un regard sur le Québec de l'après référendum et du véritable début déclin de l’Amérique comme puissance mondiale. Selon le comédien Yves Jacques, Jésus de Montréal se détache du lot, puisque tout en étant lui aussi une étude de moeurs, son sujet est totalement lié à la religion catholique et à sa dégradation.


Denys Arcand s’est démarqué grâce à sa vision constructive de notre monde. Bien que les films d’Arcand n’ont pas toujours une fin heureuse, ils ont une fin réaliste reflétant bien notre société québécoise. Ne vaut-il pas mieux voir un film décrivant la société dans laquelle on vit qu’un film montrant un monde parfait et impossible ?



Voici un lien pour répondre à un petit questionnaire suite à la lecture de l'article d'Aya (*Utilisez votre compte gmail du collège) : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeb5PlAqwSQuzDlfFaCfsEgoqAIaJMcwvIGFYaKq6vn6x4IUQ/viewform?usp=sf_link 

Denys Arcand: réaliste ou pessimiste ?: À propos de moi

Bibliographie

  Document audio-visuel

  • BRISEBOIS, Manon. Denys Arcand et Maripier Morin à TLMEP pour le film ''La chute de l’empire américain'', Montréal (Québec), Radio-Canada, 6 mai 2018, Youtube, 21 minutes et 35 secondes.

Entrevue

  • MGHAFRI, Aya. Entrevue avec Monsieur Yves Jacques, Acteur et comédien, Lévis, 29 octobre 2018.

Périodique

  • HONTEBEYRIE, Isabelle. « La chute de l’empire américain: un film jubilatoire », Le Journal de Montréal, 20 juin 2018, 1 page.

  • INCONNU. « La chute de l’empire américain en laisse certains sur leur faim », Radio-Canada, 29 juin 2018, 1 page.

  • LÉVESQUE, François. « Le «besoin profond» de dire des choses importantes », Le Devoir, 28 mars 2017, 1 page.

  • PROVENCHER, Normand. « L'éthique et le fric vus par le cinéaste Denys Arcand », Le Soleil, 22 juin 2018, 1 page.

Site web

ROCHEFORT-ALLIE, Frédéric. « LES INVASIONS BARBARES (2003) », Panorama, http://www.panorama-cinema.com/html/critiques/invasionsbarbares.htm, 14 septembre 2004.

Sources des images:         

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1107943/critique-chute-empire-americain-denys-arcand-maripier-morin

Denys Arcand: réaliste ou pessimiste ?: À propos

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