40 ANS DE PRISON, EST-CE JUSTE ?

Il y a deux ans, soit le 29 janvier 2017, un terrible événement est survenu dans notre petite ville: l’attentat de la grande mosquée de Québec.. Un homme armé, de nationalité canadienne, a ouvert le feu sur les musulmans présents, tuant six fidèles, faisant huit blessés et dix-sept orphelins. Cette tuerie de masse a été causée par Alexandre Bissonnette, qui vient d’être condamné à quarante ans de prison avant de pouvoir demander une libération conditionnelle. C’est la plus lourde sentence appliquée au Québec depuis l’abolition de la peine de mort au pays en 1976.

Toutefois, cette sentence ne convient pas à la communauté musulmane de Québec, qui la décrit comme étant décevante et surprenante. Le juge François Huot quant à lui énonce que le crime que Bissonnette a commis mérite la plus grande dénonciation et que dans cette optique sa peine, se voudra exemplaire.De cette façon, il souhaite décourager ceux qui, partageant la vision sectaire de l’accusé et ambitionneraient de suivre ses traces. Enfin, il souligne que «L’intolérance et le racisme pourrissent notre tissu social et qu’il est du devoir des tribunaux de les réprimer fermement. »

Effectivement, que ce soit une peine de 40 ans ou de 150 ans, ceci ne ramènera jamais ces six morts. Cependant, je trouve que ce n’est pas une peine « exemplaire » pour Alexandre Bissonnette. Lorsqu’en 2014, trois gendarmes de la Gendarmerie royale du Canada ont été assassinés au Nouveau-Brunswick, la justice a imposé 75 ans de prison (sans possibilité de libération) au meurtrier. Bissonnette, qui a tué six hommes et en a blessé gravement un autre, a reçu une peine de 40 ans avec une possibilité de libération conditionnelle. Est-ce que c’est juste ?

Le Canada est un pays reconnu comme étant ouvert d’esprit, accueillant et diversifié, mais est-ce qu’il traite de façon égale un citoyen musulman canadien et un citoyen canadien? Si la couleur de peau du tueur avait été le noir ou s’il avait été originaire d’un pays arabe, aurait-il eu la même sentence que Bissonnette? Voici des  questions dont on ne connaîtra, peut-être, jamais les réponses.

Il me paraît absurde que, dans 40 ans, ces jeunes orphelins pourront croiser l’assassin de leur père au supermarché ou à la station d’essence. Quelle serait votre réaction si ce scénario se produisait?